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TRAVEL LIGHT

MENORCA, SPAIN, 2016 - 2017

J’ai vécu sur l’île de Minorque, aux Baléares, six mois. La ville de Barcelone m’avait épuisée, une exposition, la pollution, le monde et le bruit qui suivent depuis Paris.  Ils ont dit que c’était fou. Peut-être que ça l’était. Il n’y a pas de témoin. C’est la chose de cette solitude-là, elle est sans témoin. J’ignore s’il s’agit de la solitude de la route ou de celle de la bohème, ou de celle du phénomène insulaire. Où est-ce qu’on atterrit quand on ne s’interdit rien, quand les occasions peuvent être prises, quand les liens ne sont jamais plus forts que ceux de l’inconnu. Quand il n’y a pas de témoin, est-ce que la chose a existé. Je mens, il y a eu des témoins, le gitan devenu copain, et Stéphane : même sur une île déserte, il reste toujours l’ami d’un ami.  J’ai vécu six mois sur une île, je l’ai quittée à l’arrivée des touristes, j’en suis revenue, pourtant le propre de la vie dans une île, c’est qu’on en revient pas. 
 
 

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