top of page
THE SOUND OF SILENCE
LADYSCAPES
MOUNRNING THROUGH WORDS & OBJECTS




1/13
THE SOUND OF SILENCE
J'aime qu'on ne sache pas de quoi il s'agit, j'aime que l'abstrait opère dans les yeux des visiteurs des expositions : le but de la série je crois, est de raconter la vie qui se découd.
Cette série commence après la mort, après la séparation, après la double peine et pendant le deuil qui peut-être ne se termine jamais : j’ai vu dans la glace le soleil sur ma peau, dans un studio plein sud du XVIème en 2012, j’ai vu une image abstraite dans l’objectif, à cause du miroir doublé par celui de l’appareil, j’ai vu le monde à l’envers, à travers une chaîne et un bout de pierre pas taillée sur du grain de peau qui était le mien, et j’ai tenté de raconter le vide et la prison, le corps enchaîné dans l’invisible que les êtres traversent, l’épreuve sans doute infranchissable, le tout en noir et blanc à travers des photos qui me paraissent abstraites, et qui témoignent sans doute de mon amour pour l’art abstrait, mais sans doute aussi d’un temps où plus rien n’est palpable alors que pourtant nous sommes encore là.
J’ai appelé la série The Sound of silence, car le silence faisait du bruit, car on peut dire de lui ce que Blondel disait de l’action, en disant que même la non-action est une action : le silence peut même être assourdissant quand son volume est poussé très fort.
J’ai sous-titré la série Ladyscapes, sans doute car un corps me manquait au quotidien, puisqu’il faut quitter les mauvais fous, les folles de tout, et puisque la chair était tout ce qu’il restait, la mienne, livrée à un monde que je n’avais plus très envie de rencontrer.
Alors cette série est une histoire de miroir, entre l’absence de l’autre et ce qu’il reste de la présence de soi, entre la mort de l’une et la séparation de l’autre, entre le collier hérité et le corps restant.
The Sound of silence raconte la musique restante, l’écho des paroles d’une chanson que j’aurais aimé avoir écrite. C’est le temps qui reste aussi, les fragments de corps et les objets pleins de souvenirs d’un temps perdu, des natures mortes au milieu de la nuit et les livres lus qui prennent une autre épaisseur.
Il reste des mots issus d’une chanson, Call from Paris, un EP qui s’appelle Prison to Prison je crois. J’ai immortalisé des bouts de verre cassés, extraits d'un vase brisé, des mots inutilement tapés à la machine pour ne pas être lus par celle à qui je les destinais. J'ai photographié une clé du passé qui n'ouvrirait rien de l'avenir, des close-ups de coupes de champagne devenues incongrues. Puis j'ai pris de l'or inutile en photo, des bouts de colliers qui ne sont rien d’autre que des chaînes. Car la vie était devenue un bout de l’Hotel California des Eagles : puisque nous sommes programmés pour recevoir, on ne peut jamais s’enfuir.
Une partie de cette série a été exposée en 2014 chez Little Bastards (Paris V) et en 2015 à la Galerie Sophie etc (Paris XI).

PHOTOGRAPHY
bottom of page